L'authentique journal de bord du célèbre pirate !
The Famous Pirate’s Antique Log!
Partie I - Part I
Connaissez-vous le Capitaine Morgan, ce célèbre pirate écossais qui sévit dans les mers du sud, durant toute la seconde moitié du XVIIIème siècle ?
Non ? Alors c'est votre jour de chance, car c'est dans les décombres de l'Abbaye d'Iona, sur l'île qui porte le même nom, que nous avons retrouvé son journal de bord... que voici !!
Have you
ever heard of Captain Morgan, this famous Scottish pirate that ruled the Southern
seas during the second half of 18th Century?
Haven’t you?
Then this is your lucky day for amongst the ruins of Iona Abbey, on the Isle
that bears the same name, was found his last journey log…Here is his story!
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Journal de bord du Capitaine Morgan - Captain Morgan's wooden notebook |
Reliure en bois de noyer,
incrustation de tourmaline noire, la pierre de protection des marins
superstitieux, cuir et papier chiffon Richard de Bas. Plume, encre de Chine et gouache.
Antique walnut
notebook with black tourmaline inlay. Black tourmaline was considered as a
protective stone by superstitious seamen. Leather and old cotton paper. Feather
hand written with China ink and gouache paintings.
Journal de bord du
Capitaine Keir Morgan, dit « Le Noir », pirate irrespectueux de sa
majesté le roi George III, roi d’Angleterre, grand usurpateur des trônes
d’Ecosse et d’Irlande.
Ship’s log of Captain Morgan known as « Black
Captain », disrespectful pirate of his Majesty King George III, King of
England and great usurper of the thrones of Scotland and Ireland.
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Bienvenue aux flibustiers ! - Ahoy pirate crew! |
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La goélette Na Mara - The Schooner Na Mara |
10 octobre 1776 - October 10th, 1776
Après avoir conduit
l’inventaire des hommes et des vivres, les quatre-vingt-dix marins constituant l’équipage
et moi-même, embarquons à bord du Schooner « Na Mara » - « La
Mer » en gaélique maritime.
Outre les douze ballots
de biscuits emmaillotés de lin, de dix kilos chacun, les quarante tonneaux de
porc et de bœuf salés, j’ai engagé l’intendant à prévoir quelques caisses de
ces citrons espagnols, qui prémuniraient contre la « peste du
marin ».
Nous projetons en effet
de surprendre par le sud, les navires anglais en débâcle, depuis l’indépendance
de nos chers colons américains. Ceux-ci transportent des familles, des biens et
les quelques militaires dégagés des conflits qui les accompagnent, ne sont
guère rompus à l’abordage.
Notre périple induit un
contournement de la mer des Sargasses, en suivant un étroit passage au
Sud-Ouest, dont j’ai acquis le savoir des lèvres bleuissantes de mon ami Finch,
alors que je lui apprenais à respirer sous l’eau.
Quatre-vingt-sept jours
nous serons nécessaires à rejoindre la Barbade, où nous nous ravitaillerons,
avant de conduire les attaques.
After closing
the inventory check of men and supplies, the ninety members of the crew and
myself got on board the Schooner “Na Mara”. In addition to the twelve bunches
of biscuits securely wrapped in linen for preservation, the forty barrels of
salted meat, I pressed the quarter master to bring a few crates of these
Spanish lemons, which they say should protect us against the seafarer plague.
My plan is
to surprise by the side the English vessels that will be trying to escape the reprisals
of the colons, since the latter won their independence from the Crown. The
ships will shelter families as well as their most precious belongings and I
gage, that the few soldiers who will have been dispatched to protect them, are
not going to be at ease with our attacking practises.
Our journey
implies bypassing the Sargasso Sea by following a very narrow passage westward,
which I accidently heard of from the very lips of my friend Finch, while teaching
him how to breathe under water.
Eighty-seven
days will be required to get to Barbados, where we would fill in the boat
before conducting the attacks.
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Carte ancienne, Mer des Sargasses - Sargasso Sea antique map |
18 octobre 1776 - October 18th, 1776
En dehors du grain que
nous avons essuyé, au large des côtes irlandaises, aucun incident fâcheux n’est
à rapporter. La vie à bord poursuit son cours, avec son lot d’altercations
entre hommes de pont et gabiers.
Le borgne me donne
toutefois des inquiétudes. Non qu’il soit impliqué ouvertement dans les
échauffourées, mais je le soupçonne de rallier une clique, prête à en découdre
à son signal. Il me faudra rester vigilant les jours à venir et employer le
talent de mes espions à bord, pour récolter les éléments qui me permettront de
tuer dans l’œuf, tout embryon de manigance.
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Ecriture à la plume véritable - Feather hand written |
Apart from
the heavy shower that drowned our spirits off the Irish cost, no critical
incident is to be reported. Life on board goes on as expected, with its usual bunch
of disputes between deck staff and topmen.
“One Eye” however
gives me cause for worry. Not that he would personally be involved in growing
conflicts but I suspect him to be rallying a band ready to fight at his call. I
thus will have to encourage my spies on board to keep vigilant ears and eyes in
the coming days.
26 octobre 1776 - October 26th, 1776
Le chirurgien est venu me
trouver. La fièvre s’est invitée à bord. Deux marins manquaient à l’appel, ce
matin, suintant et délirant sur leurs paillasses, situées à quelque distance
l’une de l’autre. Le plus jeune, un gamin de seize printemps à peine, a déclaré
de surcroît une diarrhée de mauvais augure. Je crains que nous ayons affaire au
typhus. J’avais pourtant fait savoir au Gallois, que son cousin me semblait
trop chétif pour embarquer. Mais il m’a assuré, et nous naviguons depuis
suffisamment de temps ensemble, pour que je me prenne à lui accorder ma
confiance, qu’il ne fallait pas s’attarder à son apparence et que le petit ne
décevrait pas. Il n’en aura guère le loisir, m’est avis.
L’autre, est un gaillard
costaud de nature, mais bien que je n’aie jamais su son âge exact, je gage
qu’il se rapproche davantage de mon père que de moi-même, si bien qu’il a pu
devenir une proie aisée pour la fièvre.
J’ai ordonné l’isolement
des deux hommes et que l’on brûle leurs affaires, ainsi que tout ce qu’ils
avaient pu toucher, afin d’endiguer la prolifération de la maladie.
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Allegorie du typhus - Typhus on board Allegory |
The surgeon came today.
The fever has crept on board. Two seamen were absent at roll call this morning,
sweating and gibbering in their hammocks. The youngest, a lad of barely sixteen
declared in addition a bad diarrhoea. This is ill omen. I fear we may be faced
with typhus. I had in time though clearly expressed to the Welsh that his
cousin looked too puny to be enrolled. But he assured, and we have been sailing
together long enough for me to trust him, that the lad shouldn’t be judged on
appearances and that he would give satisfaction. He might not have occasion to
disappoint in the end I guess.
The second one is a strong nature, in spite of his
advanced age, that I never knew precisely but that I suspect to be closer to my
late father than to myself. His aging will have however presented an easy prey
to the fever.
I ordered that the two sick men be isolated
and that their belongings, especially their clothes be burnt. Hopefully we will
keep the plague at acceptable distance.
15 novembre 1776 - November 15th, 1776
En décidant de quitter
l’Ecosse au début du mois d’octobre, nous avons évité les dangereux tumultes qui
règnent en maîtres sur le golfe de Gascogne à la fin de l’automne.
Le gros temps nous a
accompagnés durant sa traversée, mais aucun dégât matériel n’est à déplorer.
Il n’en est pas de même
de l’équipage. Malgré l’expérience et les précautions prises, nous ne comptons
plus à bord qu’une cinquantaine d’hommes valides, dont heureusement Féroé, mon dévoué
quartier-maître, une force de la nature, descendant de la dernière dynastie
Viking.
Dix-huit hommes sont
morts, parmi lesquels le jeune William. Blunt, quant à lui, semble s’en être
sorti. Il a réclamé sa ration de tafia il y a deux jours, arguant qu’il devait
se désinfecter le gosier, et il trotte depuis, entre les files de moribonds,
rafraîchissant celui-ci, réconfortant celui-là, avec ses jurons et ses
grognements, en lieu et place de Monsieur Taylor le chirurgien, décédé le
treizième jour de l’épidémie.
Alistair de son côté, ne
semble souffrir d’aucune gêne. Il continue de me ramener des rats décapités, en
guise de présent et s’installe chaque soir sur mes genoux, pour cadencer mes
préoccupations de copieux ronrons apaisants. Si le chat du bord ne semble
nullement perturbé, c’est que cet épisode effrayant se dotera sans doute d’une
fin heureuse. Je garde confiance.
The decision to depart from Scotland
beginning of October spared the battle against the tumults that roar in the
dreaded Gulf of Gascony at the end of autumn. Impressive foul wind surprised us
though on one occasion but finally retreated without causing damage.
The crew has been less lucky however. In spite
of the proven experience of both the surgeon and myself, and the measures
undertaken, only about fifty men are still up and able to conduct their daily
duties. Thanks goodness, Faroe my devoted Sailing Master, an actual force of
nature still stands bravely like the Viking descendant he is!
Eighteen mariners are dead, amongst whom
young William…Old Blunt seems to be out of troubles. He claimed for his ration
of tot two days ago, arguing he had to disinfect his throat to finish off the
disease, and has been trotting around since between the rows of sick and dying
bodies, refreshing the one, comforting the others with his constant jolly
oaths. Taylor our surgeon died after the thirteenth day of the epidemic.
Alistair our precious ship’s cat seems to
be suffering of no symptom whatsoever. He goes on presenting me with little
tokens of his affection like beheaded rats and climbs on my knees every night,
appeasing my mental wanderings with his everlasting purring.
If the ship’s cat does not look disturbed
in the least, it certainly implies that this terrifying episode will end up
with a relatively happy ending, save for the poor souls that will have met with
the Merrow in the meantime.
Faith has not failed me yet.
30 novembre 1776 - November 30th, 1776
Le Cap-Vert est en vue. Ainsi
débute la partie la plus imprévisible de notre voyage. A cet endroit de l’océan,
s’enfle et souffle un nouvel ennemi : le pot-au-noir…
Aucun nouveau cas n’a été
répertorié depuis deux jours. J’ai dû moi-même me porter pâle, mais je n’aurai,
au final, vécu qu’une forte fièvre. J’ai ordonné aux hommes saints, non aux
convalescents, car nous avons eu deux survivants en plus de Blunt, de remettre
de l’ordre sur le pont, où il ne reste plus guère qu’une dizaine de mourants.
Dans les climats incertains, l’ordre et l’occupation sont plus que jamais
essentiels.
Bientôt l’épidémie
quittera les esprits. D’évidence, les complots reprendront. Le borgne en a
réchappé, pareil à la mauvaise graine qui prolifère dans les milieux hostiles...
The sinuous coasts of Cape Verde are
shaping far off. Now begins the most unpredictable part of our voyage for we
are entering the realm of the doldrums, our forever enemy…
On the side of the crew, no new case has
been registered in the last two days. I personally had to keep bed for a while
but did not declare anything more serious than a strong fever. I ordered the
healthy men, for we had two survivors in addition to Blunt but these need to
rest a little longer, to tidy up and clean the deck, where only a dozen sick
men remain.
In uncertain climates, order and occupation
are key to muffle rebel spirits. Soon men’s minds will be free from the fright
of the epidemic and will start to fester again… “One Eye” has escaped the
plague like the weed that grows on hostile soil…
12 décembre 1776 - December 12th, 1776
Les vents se sont levés.
Tous les vents. Je regarde au loin et l’horizon ne me dit rien qui vaille. Le
pot-au-noir s’approche, inexorablement, prêt à nous engloutir. Sous les nuages
furieux, une armée d’Each Uisge, menaçants et fantastiques, gronde.
A bord, l’orage couve lui
aussi. A présent que Gaylord et Roscoff communient avec les abysses, terrassés
par la maladie, « Pièce de huit » qui ne semble pas découvert encore,
m’apprend que la mutinerie se répand comme une peste. Le borgne fait courir le
bruit que les parts de prises ne seront pas respectées : un crime à
l’endroit du code de piraterie que je ne commettrais jamais et pourtant, le gros des flibustiers, sur les
quarante-six rescapés, paraît vouloir le suivre…
Qu’importe, que vienne la
tempête !
Winds have risen. All sorts of winds… I am
watching the horizon and it tells me an ill story. The doldrums is spread all
around us, ready to swallow ship and men. Beneath the angry skies an army of
Each Uisges is snarling at us, threatening and fantastical.
On board thunder is swelling as well. Now
that Gaylord and Roscoff my spies, united with the Abyss stricken by typhus,
“Piece of Eight” who has not been discovered yet, tells me that words of mutiny
are to be heard. “One eye” states that prize money will not be fairly shared.
Tis a primary crime against Piracy Code, that I would never allow, but the bulk
of our filibusters out of the forty-six alive seems to lend a complacent ear to
this calumny!
What does it matter? May the Tempest come!
L'Each Uisge
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L'Each Uisge le cheval d'écume |
Playlist : Alestorm (of course!), Breakdown of Sanity (Perception), In Flames (Colony), Dark Tranquility
Bientôt la suite de l'histoire...