Quand le métal vous touche - When Deathmetal gets you


Les pérégrinations artistiques d’une métalleuse 


The Artistic Peregrinations of a Metalhead Girl



Be'lakor 'Held in Hollows' - Oil painting on canvas.


Melodic Deathmetal Band Be'lakor from Oz #belakorband - Song 'Held in Hollows' from album Stone's Reach - Handpainting by Laure Guymont
'Held in Hollows' - Be'lakor


Be’lakor is one of 21st century genius Australian band, playing amazingly creative melodeath –Melodic Deathmetal- , with incredibly rich musical compositions, seductive vocals and poetic lyrics. Yes, poetic. Collective unconscious sees metal music as coarse, vulgar, aggressive or violent. Violence there is, at least as far as emotions are concerned, but no aggression or vulgarity will be found in Be’lakor’s outstanding work, only modern romanticism as was intended when actual romanticism movement touched the world of Arts in the 19th century. Romanticism pictures turmoil, passion, distress or even folly, either in words, notes or colours.

One of my favourite songs in album ‘Stone’s Reach’ (2009) is the fantastic ‘Held in Hollows’, which inspired me above artwork.

Held in Hollows – Lyrics – By Be’lakor:


Through tainted mass
A scourge unseen
Brought three winters forth
And set between
After these hundreds of years
The embers and fate will collide
Her rotten heart has burst
And shattered through dead wood
When they drank from the earth, the end was near
Tracing paths that once ran alone and pure
Suffused within, the blighted decay
Now snapped into dust, their splinters fall
But a tithe to the wind, his frail grasps
Clawed for the moon then came undone
When all hope fails in the last broken bough
Her strength will be gone
Churning ash and husks in the bitter winds
Crack the earth and burn the sky
A wry procession of hubris
Where nothing remains
But everything changes...
In destruction she will create
Arising in glory, the searing gaze
Crimson-handed specter of death
Under the blood eye of furies
Bury their feeble hearts

Samain ou le voyage des âmes - Samain or the Souls' Errand

Samain, un rituel celte ancestral

Samain an ancestral Celtic ritual


Vous aurez peut-être (ou peut-être pas) déjà entendu ce mot étrange, prononcé ˈsɑːwɪn/, /ˈsaʊ.ɪn/, ou /ˈsaʊn, et qui désigne une certaine cérémonie religieuse celte...

You might have already heard this weird word pronounced either ˈsɑːwɪn/, /ˈsaʊ.ɪn/, ou /ˈsaʊn, that refers to a very particular Celtic ceremony.

Samain or Samhain in Irish is the most important religious celebration for the Celts
Samhain : les animaux symboliques

Samain (Samhain en Irlande) est la plus connue des célébrations religieuses celtiques, car elle est l’ancêtre d’Halloween. Les irlandais émigrés aux Etats-Unis, emmenant avec eux leurs traditions, préalablement passées à la moulinette de la christianisation, s’intégrèrent tant bien que mal aux populations établies. Les influences multiculturelles, les mutations inéluctables des langues vivantes, rebaptisèrent Samain en « Halloween ». Le rituel lui-même fut quelque peu adapté aux conditions locales et rares sont ceux qui s’en rappellent les origines.

As the ancestor of Halloween, Samain remains the most famous Celtic celebration. The Irish emigrated to the United States, hoping for a better future, brought their traditions along with them and shared them with the populations already settled in the new country. The foreign influences as well as the natural mutation of all live languages slowly re-baptised Samain to « Halloween ». The ritual itself was fairly adapted and seldom are those who remember the original meaning of the celebration.

The sacred animals of Samain the boar and the owl - Le sanglier et le chavagneux ou hibou Grand Duc en patois auvergnat
Le sanglier et le chavagneux (hibou Grand Duc en auvergnat)

Célébrée la nuit du 31 octobre au 1er novembre, selon Lady Jane Francesca Wilde, Samain marque de manière symbolique le déclin puis la « mort » de la nature, c’est-à-dire la fin de belle saison et l’arrivée de l’hiver.

Celebrated the night of the 31 October, according to Lady Francesca Wilde, Samain symbolises the decline and death of nature that is, the end of the fair season and the arrival of winter.

The raven is the symbol of wisdom intelligence and longevity - It is also the central animal in Samuel Taylor Coleridge and Edgar Allan Poe poems both entitled The Raven
Le corbeau, le messager - The raven, the messenger

Pour le peuple celte, et contrairement à la conception populaire actuelle, cette « mort » est bénéfique, essentielle même. C’est le moment où la nature entre en repos et se régénère avant de renaître, féconde et puissante, au printemps suivant.
Samain est aussi l’unique occasion pour les âmes de voyager d’un monde à l’autre. C’est probablement de cet aspect particulier que découle la « fête des morts » chrétienne, autrement dit la Toussaint. Les celtes accordent une importance toute particulière à l’harmonie qui règne entre le monde des vivants et celui des défunts, hommes ou animaux. Si l’équilibre est rompu, si les âmes ne trouvent pas la sérénité qu’elles méritent, alors les pires cataclysmes sont à craindre…

Ces consonances animistes m’ont séduite. Elles m’ont inspiré l’œuvre ci-dessus, dénommée tout naturellement « Samain ».
La fresque illustre le voyage des âmes de mes cinq animaux fétiches, entourés des branches omnipotentes de l’arbre de vie, qui les protège et leur confère une nouvelle vie.
Peinte sur bois de hêtre, symbole de sagesse, cette huile porte la double signification de ses sujets figuratifs et des matériaux utilisés.

For the Celts, contrarily to the popular conception, this « death » is a blessing. It represents the crucial moment when nature rests and regenerates to be reborn, fertile and powerful the following spring.
Samain is also the one occasion when the souls of the departed can travel from one world to the other. The Christian’s « All Saints » celebration set on the 1st November may derive from this ancient celt’s belief. For the Celts, the harmony that reigns between the world of the living and the world of the dead, human beings as well as animals, is vital. It conditions the serenity of the year to come. Should peace not be found, then dreadful cataclysms may occur…

The animistic aspects of the event particularly seduced me. They inspired me above artistic work, which I very naturally named « Samain ».
The fresco illustrates the travel of my five sacred animals’ souls. They are surrounded by the protective branches of the Tree of Life that trusts them with deserved life.
Painted on beech wood, for it represents wisdom, this oil painting bears the double symbolism of its figurative characters and of the material itself. 

Playlist (parce que je ne conçois pas d'art sans musique ;0) : Apocalyptica "Inquisition Symphony", Epica "Design Your Universe", Gojira "L'enfant sauvage", Dagon "Terraphobic"

Ophiuchus, le treizième signe du zodiaque

Ophiuchus, le 13ème signe du zodiaque

Ophiuchus ou le serpentaire, le signe oublié du zodiaque


De la plume au pinceau, voici la constellation du serpentaire appelée également constellation d'Ophiuchus :

Huile peinte sur bois de hêtre, cuivre martelé et incrustation de pierres semi-précieuses : jade, améthyste auvergnate, quartz rose, citrine et grenat.


Il n'y a pas douze mais treize signes du zodiaque. Le serpentaire ou ophiuchus en latin se situe entre le scorpion et le sagittaire.
La constellation d'Ophiuchus dite le serpentaire ou le 13ème signe du zodiaque

Le Sagittaire, tout le monde connaît et pourtant...
Le serpentaire est le treizième signe du zodiaque
La mise en peinture
Nos ancêtres les celtes, grands observateurs du ciel et des messages portés par les étoiles, considéraient qu'entre nos constellations bien connues du Scorpion et du Sagittaire, siégeait celle d'Ophiuchus, le dompteur de serpents. Ainsi les enfants nés entre le 29 novembre et le 17 décembre, qui pensaient porter le signe du Sagittaire (c'est mon cas), seraient en fait des enfants d'Ophiuchus, c'est à dire des serpentaires...
Rien de négatif en ce serpent, toutefois, fort éloigné de celui des enfers, car il s'agit du serpent que l'on retrouve sur le caducée d'Hippocrate, symbole de la médecine.

Connue des celtes la constellation du serpentaire a aujourd'hui disparu du zodiaque
Ophiuchus, le serpentaire, huile sur bois et cuivre martelé


Son caractère ? En voici un extrait :

"Le Serpentaire cherche l’harmonie, la paix et la sagesse. Il est précis dans ses idées et dans ses gestes. Il peut endosser le rôle de justicier du fait de sa fierté, allant jusqu’à l’arrogance parfois. Il a de l'autorité, mais aime peu commander. Très humain, il adore communiquer avec autrui, transmettre ce qu'il sait, apprendre ce qu'il ignore. Tenace, le Serpentaire n'abandonne jamais une idée et va jusqu'au bout de ses plans avec une opiniâtreté inlassable. Le natif du Serpentaire estime que l'homme doit progresser par lui-même, seul et que l'on n'obtient rien sans donner quelque chose en échange. Il est orienté vers la médecine et la guérison naturelle. Le natif du Serpentaire a besoin d’avoir une grande liberté d'action. Adorant les voyages, changer de peau, avoir des personnalités multiples, il déroute souvent les autres. Refusant les liens aliénants, il préfère les liaisons temporaires dans de nombreux domaines de l'existence. Il est opposé à toute forme de contrainte ou d'oppression, ayant les ressources pour se dégager des mailles du filet dans lequel on cherche parfois a les retenir."

Cette quatrième dimension du zodiaque, ce signe caché, m'a inspiré une oeuvre, dont je vous dévoile quelques-unes des étapes de création :

Préparation des incrustations
Martelage du cuivre











Détail de la "géante rouge" au centre de l'oeuvre : cuivre martelé, réhaussé d'arabesques argentées et maillage cuivré :


La constellation du serpentaire, ou ophiuchus en latin, le 13ème signe du zodiaque
Ophiuchus ou le serpentaire, le 13ème signe du zodiaque

Playlist : Epica "The Quantum Enigma", In Flames "Colony", Amon Amarth "Jomsviking"

Contes et légendes d'Auvergne : Le papier argentin 3ème partie


Contes et légendes d’Auvergne


Le papier argentin


Les diableries d'un colporteur en Auvergne racontées au cours de la veillée d'hiver
La légende du papier argentin

3ème partie

Il est amusant de constater que cet homme qui ne possédait rien, d’autre que sa masure et son âne, ne désirait rien, d’autre que sa vie fort remplie mais paisible ma foi, se mit à couver les caprices les plus farfelus.

D’abord il trouva que sa couche était bien pauvrette et se débrouilla pour tracer, au prix de gros efforts, un semblant de lit à baldaquin, sur un tout petit bout de papier, afin d’en épargner autant d’emplacements futurs, qu’il aurait de souhaits à exaucer…
Puis il trouva que la soupe était bien clairette et se mit, tant bien que mal, à dessiner du lard et des saucisses…

Repus, reposé à souhait, puisqu’il ne concevait plus, à présent qu’il avait de l’argent, de quitter le lit avant des tierces avancées, il pensa que tout de même, il méritait de s’offrir une ferme, une vraie, digne des plus grosses métairies du canton. Il se demanda alors s’il serait plus judicieux d’acheter le travail des constructeurs avec ses sous, ou de tenter de dessiner, aussi clairement qu’il le pourrait, la demeure de ses rêves, sur le papier…

Puis la vanité lui tournant les sangs, il se sentit piqué de l’irrésistible envie d’en remontrer à ces jean-foutres de la vallée, ceux-là même qui lui jetaient railleries et crachats au visage, lorsqu’il descendait au village, deux fois l’an…

Sauf que construire une ferme de cette taille prendrait des mois, alors que le papier lui, s’acquitterait de la tâche en une seule nuit…
Il résolut donc de demander au papier le bâti, tandis qu’il chargerait les meilleurs artisans de la vallée, les plus onéreux, de lui confectionner des rideaux, des salamandres et toutes ces joliesses qui faisaient si riche. Après tout, si ces fioritures prenaient du temps, ce n’était point grave, puisqu’elles ne serviraient à rien, qu’à lui donner prétexte à promener sa fortune, sous le nez des saloperies qui l’avaient tant méprisé…

C’est là que ses délires s’emballèrent. Tout y passa : des bijoux qu’il ne porterait jamais, aux domestiques pour s’occuper de Modeste, car il se fatiguait maintenant, de lui donner son foin quotidien…

Et à mesure qu’il faisait bombance, qu’il encombrait ses armoires de soieries orientales, il se découvrit une ribambelle d’amis, de conseillers de bonnes manières, toujours prêts à lui recommander les chausses à la dernière mode, ou le bon mot, qu’il placerait lors de sa prochaine réception. Tout ce joli monde grouillait autour de lui, et même si parfois cette agitation futile et tapageuse l’agaçait, il se disait que sa vie devait à présent ressembler à celle d’un Duc et que c’était bien ainsi.

Dehors, Modeste nostalgique de sa sérénité passée, tentait de survivre à l’écart, triste et ennuyé de son maître absent.

Un soir qu’il s’était retrouvé seul, finalement soulagé que le calme revienne, Antonin méditait. Il avait devant lui un petit morceau de papier, un peu jauni, pas plus grand qu’un sou…

– Bientôt il n’en restera plus, songea-t-il. J’aurais dû me montrer plus économe… Que me valait-il de nourrir tous ces gens, quand eux me laissaient crever de faim sans sourciller, autrefois ? Ah ! La bête que je suis ! Le vaniteux !

Et pris d’un sentiment de rage, il congédia brutalement les jouisseurs qui profitaient de ses largesses.

Pendant des mois il se raconta du fond des chaumières qu’il vécut en reclus, emmailloté dans ses gilets de laine mangés aux mites, car il refusait de « gaspiller » les monceaux de bûches entassés dans sa remise. Il avait tellement restreint son train de vie, par peur de manquer, que les denrées commencèrent à se gâter, abandonnées dans les garde-mangers, les bijoux et chandeliers, tantôt lustrés et chatoyants ternirent et la poussière tomba, plongeant les souvenirs luxueux, dans un sommeil oublieux…

Un soir que l’hiver s’était installé, rude et glacé, on frappa à la porte. Antonin qui ne s’attendait plus à recevoir de visite, ni n’en souhaitait d’ailleurs, écarta précautionneusement le rideau, pour ne pas se faire voir et aperçu le colporteur, qui lui avait rendu visite l’année passée.

– Si je lui ouvre, pensa-t-il, il sera content de trouver logis et me redonnera de ce papier qui me fait tant défaut…
Ravi de sa bonne idée, il s’apprêtait à l’accueillir quand il se ravisa :
– Ah ! Mais si je lui ouvre, il voudra profiter de ma fortune, comme tous les autres et me plumera jusqu’au dernier sou ! Assurément, il aura su ma réputation au village et se sera dit quel parti il pouvait en tirer ! Ah, le traitre ! Mais Antonin n’est pas un idiot !
– Passe ton chemin ! finit-il par crier de derrière la porte. Il n’y a rien pour toi ici !

Calmement, d’une voix profonde et douce, le colporteur répondit :
– La charité t’aura donc quitté toi aussi ! Comme c’est regrettable…

Et l’homme passa son chemin.

Antonin se félicita, content d’avoir échappé au piège. Il s’endormit ce soir du sommeil du juste…
Le lendemain, il s’éveilla, frigorifié, aux petites heures du matin. Etonné de cette sensation qu’il ne connaissait plus, il se frotta vigoureusement les yeux et regarda autour de lui : plus rien, que sa vieille paillasse et sa pauvre masure au-dessus de sa tête. Tout avait disparu. Avait-il donc rêvé ? Soudain il s’écria :

– Modeste ! Nom di Diou !

            Il sortit comme un fou et courut à l’emplacement, où il se souvenait avoir vu son âne pour la dernière fois. La bride, usée comme tout le reste, pendait à terre, sans point d’âne à l’autre bout…

– Mon Dieu qu’ai-je fait ? Dans ma vanité, ma stupidité, j’ai laissé crever mon âne… mon seul ami… Me voilà bien malheureux à présent ! Ah, comme j’aurais aimé ne jamais connaître ce maudit papier !!

A ces mots le colporteur surgit d’un buisson :
– Crois-tu vraiment ce que tu dis ?

            Antonin, surpris et incrédule répliqua :
– Je vous avais dit que ces choses n’étaient pas pour moi, que je ne voulais pas y toucher à vot’ papier, qu’il était pas fait pour moi !
– Peut-être, cependant c’est toi et toi seul, qui as dessiné dessus…
– Sans doute et je suis bien puni de l’avoir fait ! Comme je regrette d’avoir été si bête et si méchant !
– Pourtant il existe une solution…

            Intrigué le paysan tendit l’oreille :
– Laquelle ? Ne me faites pas languir ! Ah, que ne donnerais-je point pour que tout redevienne comme avant !
– C’est bien là la question… Que serais-tu prêt à donner ?

            « Donner », oh, comme il n’aimait plus ce mot !
  Bah dame ! Quèque vous demandez ?
– Oh, mais je ne demande rien. Je ne demande jamais rien, en fait. Il me suffit de laisser parler la concupiscence des gens, ajouta-t-il pour lui-même, leur mesquinerie, leur jalousie, tous ces charmants défauts, si utiles à ma cause…
– Mais alors quoi ?
– C’est bien simple, il te suffit de dessiner ton âne, sur ce bout de papier qu’il te reste, avec ton sang…
– Jamais ! Jamais je ne toucherai de nouveau à ce papier de malheur !
– Comme tu voudras, conclut simplement le marchand, qui disparut en trois enjambées, persuadé que le paysan le rappellerait bientôt.

            Triste et dépité, Antonin regagna le logis. Assis sur son banc, il tira machinalement de sa poche le petit bout de papier qui y était resté et le jeta aussitôt avec horreur dans le feu.
            Le ventre vide il se coucha ce soir-là :

– A quoi bon lutter ? se dit-il, maintenant que je ne serai plus heureux…

            Le matin suivant, le brouillard s’était levé. La montagne était belle sous le soleil et Antonin se remit au travail. Les anciennes habitudes ont la dent dure et c’est bien ainsi. Alors qu’il ramassait des genêts pour réparer son toit, il crut entendre un hennissement.

– Voilà que je deviens fou à présent : je crois entend’ mon âne !   

            De nouveau le hennissement. Cette fois Antonin leva le nez des fourrés : en contre-bas un âne, un âne qui lui avait tant manqué trottinait…

 – Grand Dieu, Modeste ! C’est-y qu’ce serait toi ?
           
            Et comme s’il comprenait, l’âne hocha la tête. Dès lors, tous les colporteurs du monde pourraient bien se présenter, il jura à Modeste, son unique et véritable ami, que jamais, au grand jamais, il ne toucherait encore une quelconque de leurs marchandises et aussi, qu’il y regarderait à deux fois, avant d’inviter un inconnu en son logis.

  Charité bien ordonnée…commence par soi-même ! conclut-il.

Par quel miracle Modeste avait-il survécu ? Au fond cela n’avait guère d’importance. Aujourd’hui ils étaient ensemble. Et c’était bien ainsi.

En vérité, fatigué du remue-ménage, Modeste avait consciencieusement rongé sa corde et s’était refugié dans une grange abandonnée, sur l’autre versant de la montagne. Une grange providentielle, où il restait suffisamment de foin, pour nourrir un modeste âne…

Fin

L'Each Uisge ou le cheval des mers - Each Uisge, The Sea Stalion

L’Each Uisge ou le terrible cheval des mers

The Each Uisge, also known as “Sea Stallion”

La mythologie celte est peuplée d’être hybrides, métamorphiques, revêtant une forme différente selon leur état ou leur fonction.
Il s’agit pour les celtes, d’expliquer les mystères de la nature en personnifiant les éléments et leurs manifestations, procurant ainsi un sentiment de plus grande sécurité et de contrôle, par le truchement de cérémonies et rituels religieux.

Celtic mythology is crammed with hybrid creatures that switch appearances, along with their changing moods or passing social roles. These multi-shaped allegories are the easiest way for the Celts to tame their natural and frightening environment. By making offers, or even sacrificing live beings, they feel they can control the wrath of the elements and phenomenon they cannot comprehend.

Le cheval des mers et la superstition des marins

The “Sea Stallion” the dreaded curse of seamen


L'each uisge est sous sa forme principale un cheval aquatique qui sévit sur les mers et les océans. Il est l’incarnation de la tempête tant redoutée et exhibe ses courbes d’écume, du haut des gigantesques vagues qui menacent navires et marins.
L'Each Uisge, aughisky ou each uisce

Ainsi l’each uisge (en gaélique écossais), each uisce (en irlandais), aughisky (en anglais d'Irlande), esprit maléfique des légendes marines écossaises et irlandaises, est sous sa forme principale un cheval aquatique qui sévit sur les mers et les océans. Il est l’incarnation de la tempête tant redoutée et exhibe ses courbes d’écume, du haut des gigantesques vagues qui menacent navires et marins.

La superstition régit depuis toujours le comportement des marins. Dès l’époque celtique, si l’on voulait prendre la mer sans risquer de se voir emporter dans les abysses par l’each uisge, il fallait plaire au cheval des mers en lui proposant des offrandes, parfois même des sacrifices.

Dans l'épopée du célèbre Capitaine Keir Morgan, afin de repousser les attaques de l'each uisge, les flibustiers demandent à sacrifier "l'étranger", celui qui provient des îles Féroé.

When presented as a horse, his favourite shape, the Each Uisge becomes a malevolent spirit whose aim is to precipitate ships and seafarers into abyssal depths. It thus incarnates the tempests, cyclones and similar mariners’ plagues. It usually appears on top of gigantic waves, mingling its curve in the foam.


At the time when the Celtic people sailed from isle to isle rituals dedicated to the Each Uisge were organised prior to any intended journey, in order to keep its spirit satisfied, thus ensuring a safe journey.

Playlist : In Flames "The Chosen Pessimist" - Be'Lakor "Countless Skies"

Parfois, les écrits s’envolent ! Sometimes writings too fly away!


Verba volant, scripta manent : « les paroles s’envolent, les écrits restent », dit le proverbe antique…

Et si pour une fois les écrits, pris d’une fièvre de liberté, s’envolaient eux aussi ?

Chaque année, les médiathèques de France et de Navarre envoient au pilon des centaines de volumes, ce, afin de renouveler leurs rayons et leur offre aux abonnés.
Oui, mais c’est triste tous ces livres jetés au rebut, détruits…

J’en ai récupéré quelques uns, qui étaient parvenus à s’échapper et sans crier gare, l’un d’eux s’est envolé !

Sometimes writings fly away…

Verba volant, scripta manent: “Words fly away writings remain” says the proverb…

Well…what if for once writings caught with the fevers of Liberty chose to fly away?
Every year French libraries get rid of hundreds of books, with the aim to renew their offer to subscribers. Understandable, though a pity and a waste: it is sad to know a book and its inner life will end cast off from society after years of good service…

Tis how I got a bunch, which managed to escape destruction while one, definitely wilder than the others, took life and actually flew away…

Verba volant, scripta manent : « les paroles s’envolent, les écrits restent », dit le proverbe antique…
Les paroles s'envolent les écrits restent... Vraiment ?

"Le livre papillon", sculpté dans "Un monde différent"

"The Butterfly Book" sculpted in "A Different World"

Lorsque du dragon les larmes tariront... When of the Dragon will tears dry away...

Les larmes du dragon


L’inspiration revêt parfois des formes singulières, certainement diverses et inattendues : c’est une parole ici, un regard volé, une impression fugace…. Une demoiselle aussi, vous savez ces élégantes libellules bleu sombre, qui virevoltent au-dessus des rivières et vous susurrent qu’à bien les observer on aperçoit une fée ?
Et puis c’est une coupe de sapin, à terre, laissée là par un élagueur, un morceau très spécial, ovale et qui vous regarde, parce qu’il vous raconte qu’il est un œil, un œil de dragon qui pleure…

The Dragon’s tears

Inspiration sometimes takes unexpected ways: it’s a word here, a glimpse caught there, a dragonfly passing over your head… You know this graceful dark blue creature that flies above lively rivers and whispers at your ear that should you take a closer look you’d see a fairy?

One morning there lays that cut of fir tree left behind by a forest worker, that oval and hollow piece of wood, which looks insistently at you, cause it wants to tell you a story: the story of an eye, a dragon’s eye that’s been weeping for ages…

A cut of fir tree picked up at the side of a country path
La coupe de sapin nettoyée et poncée


Alors vous l’emportez avec vous et lui redonnez vie, apportez un sens à ses larmes de résine…
So you pick it up and bring it back home for you have a mission: help the eye to retrieve its sparkle and peace.

Painting the Dragon's eye and creating the scales
Mise en peinture de l'oeil de Dragon

C'est ainsi qu’il devient talisman et qu'il vous apprend que :

« Lorsque du dragon les larmes tariront, du cœur et de l’âme les plaies guériront… »

This is how the piece of wood becomes a talisman and teaches you that:

“When of the Dragon the tears will dry, From your heart the pains will die”


« Lorsque du dragon les larmes tariront, du cœur et de l’âme les plaies guériront… » "When from the dragon the tears disappear, from thy heart will the wounds clear"
L'œil de Dragon terminé : écailles, paupière et pupille 

Larmes cessez-donc que nous riions ensemble !


Playlist : Ensiferum « From Afar »

La forêt magique, résurrection d'un sanctuaire druidique - The Magical Forest or the resurrection of a Druidic Sanctuary

La forêt des druides - The Forest of the Druids

Quelques symboles de cohésion semés sur les arbres - Primal art
Bienvenus dans ma forêt magique ! Welcome in the magical forest!

L’Auvergne, voyez-vous, est parsemée de petits chemins, rendus à l’état sauvage depuis que les habitants des hameaux perdus, ont fui la rudesse des montagnes pour le confort des villes…
Aujourd’hui il fait bon se promener, partir à l’aventure parfois, au gré de ces sentiers que l’on devine à peine, sous les branches tombées et les pousses d’arbrisseaux.
Seulement voilà, le chant des ruisseaux, la poésie du vent dans les arbres, les envols furtifs des oiseaux surpris, échappent à beaucoup et c’est ainsi qu’un matin, on retrouve au milieu du chemin une décharge abjecte, un monticule de gravats, de tuiles, de verre meurtrier et de fibrociment, jetés là comme autant de crachats honteux…
J’ai vu ça, à quelques pas seulement de chez moi et j’ai voulu réparer, balayer, faire disparaître ce témoignage de la bêtise humaine…

D’abord il y eut le nettoyage : une semaine de déblaiement, ratissage, le tout sur un fond entraînant, légèrement énervé quand même, bref une playlist vitaminée : Dark Tranquillity « Damage Done », In Flames « Whoracle » et « Come Clarity », Metallica « Black Album ».

Auvergne you see is strayed with paths, the most part of which be gone in oblivion since people deserted the harsh life in the mountains for the –so-called- comfort of towns.
How great it is to wander about these sinuous walks, half covered with fallen branches and tree offspring, surrounded by omnipresent poetry.
Now the sweet song of running waters, the sudden start of surprised birds or the whistling of wind high in the trees, don’t touch every soul, and this is how one morning on your way to natural bliss, you find right in the middle of your secret path a hideous dump, an atrocious heap of tiles, rubbles and murderous broken glass, spat there like an insult to life and beauty.
I had the bad luck –or maybe the luck in the end?- to find one of these just a few yards from home. The shame of belonging to the human race seized me and I felt the urge to clean, to repay for the affront, to make this testimony of human stupidity vanish. Forever and a day…

So first came the cleaning: a full week of digging, piling, carting away the garbage, the whole process seasoned with a slightly angry playlist: Dark Tranquillity “Damage Done”, In Flames “Whoracle” and “Come Clarity”, Metallica “Black Album”.

Transformation d'une décharge sauvage en Auvergne en forêt magique
La forêt débarrassée des déchets et gravats

Une fois que j’ai eu « rangé la forêt » (clin d’œil en passant à la femme du chef dans « Rrrrr »), je me suis mise à construire des murets « anti-béotiens », juste assez hauts pour qu’on ne puisse plus déverser brouettes et autres remorques. Une palanquée de bonnes grosses pierres importables -et c’est là qu’on se dit que Stonehenge ça a vraiment pas dû être de la tarte !- toutes moussues pour la  douceur du décor.

Once the forest back to its virgin state, I started to erect proper anti-pricks walls: high enough to prevent further outrages, armed with big enough stones to inspire respect and awe…

Le mur aux runes - The wall of runes
Un premier mur de protection anti-déversement

Du ciment chaulé dans les règles de l'art
  

Les talismans de protection - The Protective Talismans

Une forêt propre, des murets de sécu tout à fait ravissants et voilà, ne restait plus qu’à recréer l’ambiance et les talismans de protection !
On change de playlist : c’est parti pour « The Divine Conspiracy » d’Epica et on recouvre avec amour les murets et les pierres retrouvées sous la fange, de runes bienfaisantes : Ur pour la pluie purifiante et fertilisante, Ansur pour la vigilance d’Odin, Eolh pour la main qui protège, Saugil pour la chaleur du soleil, Tyr pour la voûte céleste, Beorc pour la terre mère, Lagus pour l’élément eau et enfin Othal pour l’enceinte sacrée. Celle-là on la met partout : puisqu’on vous dit que c’est sacré ici !


A clean forest, ravishing security walls, covered with ancestral moss for the verity of the scene, it was now time to enhance the ambiance and produce the protective talismans.
Epica “The Divine Conspiracy” on and go! Little by little the antique stones are covered with beneficent runes: Ur for the purifying and fertilising rain, Ansur to ensure Odin’s vigilance, Eolh for the protective hand, Saugil for the sun’s warmth, Tyr for the neverending sky, Beorc for Mother Earth, and Othal for the sacred enclosure. This last is painted everywhere: “Mark my words: tis a sacred place I tell you!”

La décharge sauvage est nettoyée, les grosses pierres installées, peintes de runes de protection et approuvées par George le chat du druide
Othal, Eolh... et George !

Des runes et des peintures animistes pour restaurer l'équilibre de la nature
Peinture animiste : les éléments, les êtres vivants et les défunts en harmonie

L'arbre serpent - The Snake Tree

« Construct » en full décibels -Dark Tranquillity- et « Siren Charms » d’In Flames pour transformer comme il se doit le sapin à l’entrée de la forêt en arbre serpent, symbole de sagesse et de renouveau.


“Construct” in full decibels –Dark Tranquillity- and “Siren Charms” – In Flames- to convert as it should the fir tree at the entry of the woods in a snake, symbol of wisdom and renewal. 


The snake tree is an animistic symbol of protection against malevolent spirits
L'œil de l'arbre surveille la forêt - The eye of the snake tree watches the forest

Le druide est toujours entouré de ses animaux qui approuvent son travail
Et Jean-Paul surveille l'œil ! - And Jean-Paul watches the eye!


Ancestral believes and legends from animistic people of the past : the celtic druids
Pis il surveille l'arbre aussi comme ça on est tranquille !

La pierre de Gavrinis - The Stone of Gavrinis

Puis vient la pierre de Gavrinis, bercée par les inflexions celtiques des Waterboys, tout particulièrement « Fisherman’s blues », le merveilleux « The Stolen Child » et « The return of Pan » -il serait temps qu’il reprenne possession des lieux celui-là ! Les motifs animistes, primitifs diraient certains, se courbent, s’entrelacent dans un accord de gris apaisant, de blanc pur et de rouge révolte. Ici l’homme n’est pas central, il est intégré dans un système harmonieux, qui comprend les éléments eau, terre, air, feu, le monde des morts et celui des vivants…


Then comes the Stone of Gavrinis, lulled by the Celtic inflexions of the Waterboys, the outstanding “Stolen Child” in particular, “Fisherman’s Blues” and “The Return of Pan”. By the way it is high time he takes back the place this one! Animist symbols -primitive some would say- swing, intertwine in an accord of appeasing grey, purity white, and revolution red.
Here what’s human is not central. It is integrated in a harmonious system which includes the elements water, earth, air, fire, the world of the living and the world of the deceased…

Les motifs animistes, primitifs diraient certains, se courbent, s’entrelacent dans un accord de gris apaisant, de blanc pur et de rouge révolte
La pierre de Gavrinis, peinture animiste - Animist painting and symbols

Quelques symboles de cohésion semés sur les arbres,


Quelques symboles de cohésion semés sur les arbres - Magic in Auvergne
Quelques symboles de cohésion

Les neuf mondes

Puis viennent les talismans :
Les neuf mondes en branches de noisetier, l’arbre de la connaissance éclairée. Du bleu pour ce qui n’est plus, du blanc pour ce qui renaît et du rouge pour ce qui durera…

Les neuf mondes en branches de noisetier, l’arbre de la connaissance éclairée. Du bleu pour ce qui n’est plus, du blanc pour ce qui renaît et du rouge pour ce qui durera
Les neuf mondes en branches de noisetier, l'arbre de la sagesse ancestrale

Le bouclier de protection

Enfin, trônant du haut de son autel de pierre, robuste et imposant : le bouclier de protection, pour que l’équilibre et la sagesse règnent…

Enfin, trônant du haut de son autel de pierre, robuste et imposant : le bouclier de protection, pour que l’équilibre et la sagesse règnent
Le bouclier viking

Il y a bien du sacré dans cette forêt à présent, dans ce sanctuaire protégé du mesquin et du néfaste, car chaque étape de sa résurrection, sans demander rien, fut approuvée par la présence des animaux, du vent, de la nature qui s’est mise à repousser quelques jours plus tard et le parfum des bois sereins qui est revenu.


Il y a bien du sacré dans cette forêt à présent, dans ce sanctuaire protégé du mesquin et du néfaste, car chaque étape de sa résurrection, sans demander rien, fut approuvée par la présence des animaux
C'est bon les gars, on est dans les clous !

PS : un grand merci à mes deux acolytes pelus, George et Jean-Paul, qui me demandaient chaque matin, durant l’exécution de ce projet magique : « Eh ! Tu viens, on va jouer à la forêt ? » 

 « Eh tu viens, on va jouer à la forêt ? »
Mais qu'est-ce qu'elle fiche ? C'est l'heure d'aller jouer !