Près des tombes oubliées poussent l’aconit
aux capuchons de moine, la majestueuse belladone et la Dame Blanche de la
pharmacopée : la datura, qui appelle les rêves prémonitoires…
Near the forgotten tombs grow the magical
aconitum napellus, the queen of beauty atropa belladonna and the potent datura that
wakes your deepest vows…
Le véritable onguent des sorcières – The Original Witches’
Ointment
De mémoire d’homme on se
représente les sorcières dansant en cercle, à demi-nues et prises de transes,
les nuits de sabbat.
La transe était un moyen
pour les sorcières de communiquer avec l’autre monde et les entités invisibles.
Pour ce faire, il leur fallait atteindre un état de semi-conscience, induit par
un onguent fabriqué tout spécialement pour l’occasion : l’onguent des
sorcières.
From time immemorial, witches
have been imaged as these possessed females dancing at night, naked and shaken
with trances.
The trance was the favourite
way for witches to communicate with the Other World as well as invisible
entities. To get to the required state of semi-conscience, they had to use a
magical ointment specifically prepared on these occasions.
Le suint qui servait de
base à la pommade magique, était imprégné de sucs de plantes, de broya de
graines et de racines diverses.
En réalité, c’est
principalement grâce aux alcaloïdes contenus dans les cinq plantes principales,
par ailleurs les poisons botaniques les plus puissants d’Europe, que l’onguent
révélait ses propriétés hallucinogènes. C’est ainsi que les sorcières
s’imaginaient voler, changer d’apparence ou recevoir de nouveaux pouvoirs…
The suint, which served as
primary ingredient for the ointment, since it helped transferring and
preserving active molecules, was impregnated with plants juices, smashed seeds
and roots.
In fact, the ointment got its
magical powers mainly from the alkaloids contained in five major medicinal
herbs, also known as the most powerful herbal poisons in Europe. Thanks to the
hallucinogen properties of the mixture, the witches believed in their ability
to fly, change appearances or receive knowledge of additionnal spells.
Le quintet comprenait le
datura stramonium (graines), l’aconit napel, la jusquiame noire, la belladone
et la légendaire racine de mandragore, lorsqu’on était en mesure de se la
procurer. En effet la plante existe bel et bien. Elle est cultivée en orient et
sur le pourtour méditerranéen, mais c’est une plante capricieuse aux rendements
imprévisibles. La forme étonnante de sa racine, ainsi que ses propriétés
hallucinogènes l’associant rapidement aux pratiques occultes, ont favorisé le
développement d’un commerce parallèle de produits falsifiés et la raréfaction des
véritables racines.
The quintet of active plants
comprised seeds of datura stramonium, extracts of aconitum napellus, henbane,
belladonna as well as the legendary root of mandragora, when one was able to
purchase the genuine plant. Mandragora actually existed. It was cultivated in
oriental and Mediterranean countries with poor yields because of its demanding
nature. The characteristic shape of its roots and the drugs it contained,
quickly led the plant to be associated with magic, which encouraged a parallel
market of counterfeit product to expand and costs to explode.
Le grimoire de
sorcellerie ici représenté, comporte une recette datée du XVIIIème siècle,
décrivant pas à pas les différentes étapes de la préparation, ainsi que les
mises en gardes à respecter, d’un point de vue éthique tout autant que biologique.
The Book of Witchcraft here
exposed shows an 18th Century recipe detailing the various steps of
its making, as well as the precautions that have to be respected for proper
usage.
En effet, l’utilisation
de l’onguent était exclusivement externe, afin de se prémunir de
l’empoisonnement mortel, que son ingestion aurait immanquablement entraîné.
Toutefois, certaines sorcières poussaient l’expérience à son paroxysme, en
enduisant les parties de leur corps où la peau est nettement plus fine, ce qui
permettait aux posions de passer partiellement dans le sang, avec du fait, un risque
réel d’empoisonnement.
The ointment had to be
exclusively applied on the external parts of the body. Swallowed, it would have
immediately induced mortal poisoning. Some witches however, eager to bring the
ritual to its paroxysm used to anoint bits of their bodies where the skin is
very thin, thus letting part of the poison into their blood and causing direct
threat to their lives.